Les autorités civiles et militaires ont commémoré ce matin le centenaire de la naissance du général Louis Delfino. L’hommage rendu à ce niçois héros de la seconde guerre mondiale est unanime au regard d’un parcours qui mérite le respect et le recueillement.
Mais en marge de cette cérémonie en l’honneur du général Louis Delfino les riverains du boulevard éponyme se posent toujours la même question : Où est passé le buste en bronze du général Louis Delfino ? En lieu et place de cette sculpture le protocole avait installé ce matin là photo de celui qui était honoré. Caprice de la météo ou signe du hasard une rafale de vent a projeté à terre au milieu des discours le portrait de l’illustre aviateur.
Dans son allocution le maire de Nice a profité de ce centenaire de la naissance du général Louis Delfino pour annoncer la réhabilitation de la stèle commémorative du jardin Normandie Niémen. Le visuel de ce projet a été publiquement dévoilé … toujours sans le buste du militaire !
Rappelons ici que cette sculpture (à jamais disparu ?) était l’œuvre de Marcel Mayer artiste à qui l’on doit à Nice la « Stèle des Maréchaux de France » du jardin Alsace-Lorraine, le buste de Jean Médecin au début de la Promenade des Anglais et celui de Louis Armstrong dans le jardin des Arènes de Cimiez. Une autre œuvre de Marcel Mayer, le buste du général Delfino, avait donc été implantée dans le jardin Normandie Niémen. Hélas depuis les travaux de rénovation de cet espace en 2006 cette sculpture est introuvable et n’a pu être remis en place. Nul ne sait apparemment aujourd’hui si ce buste dérobé (ou égaré) trône dans une collection privée ou a fait l’objet d’une refonte de trafiquants de métaux.
Aujourd’hui, avec la commémoration du centenaire de la naissance général Delfino, nous avons l’occasion de rendre également hommage à ce sculpteur véritable électron libre qui revendiquera son indépendance vis-à-vis des écoles et des mouvements. Marcel Mayer se décrira lui-même comme un « classique – moderne », subtil mélange de la rigueur des maîtres classiques et de l’inventivité des modernes.
Albert Camus écrira ces lignes sur Marcel Mayer :
« Sans la lumière du monde les formes ne seraient pas. Mais les formes, à leur tour, ajoutent à la lumière du monde. L’univers réel qui par ses formes et sa splendeur, suscite les corps et les statues, reçoit d’eux, en retour, une seconde lumière qui corrige celle du ciel et la limite. Ainsi le sculpteur ne serait rien sans la réalité et pourtant c’est lui qui aide la réalité à être. Il ne peut donc ni l’ignorer, ni l’accepter servilement. Entre ces deux extrêmes se trouvent les pays de l’Art que MAYER parcourt dans tous les sens, cherchant sa propre loi qui fixera le devenir incessant des formes. Mais il ne la cherche ni dans les écoles ni dans les doctrines, avide seulement, brutal, prolixe et fort, comme la passion de vivre et de créer »