Nice: après l’attaque, « spontanément tout le personnel médical est venu au service des urgences »
Jeudi soir, le service des urgences de la clinique du parc impérial de Nice s’est mobilisé pour accueillir les nombreuses victimes de l’attaque au camion qui a fait au moins 84 morts. Mais ce soir-là, Hervé Caël, médecin urgentiste de l’établissement privée reconnaît avoir été un peu pris au dépourvu.
« On était préparé, mais pas spécialement ce soir-là. On était un peu sous tension à l’occasion des matchs de l’Euro. On était mis en alerte pour le lendemain, il devait y avoir le concert de Rihanna mais le 14, on ne s’attendait pas à ce qu’il y ait quelque chose », confie-t-il samedi sur RMC.
« On était préparé sur le papier »
En mars derniers, un exercice de simulation d’attentat avait été organisé à Nice. Le personnel soignant avait eu l’occasion de se préparer à un afflux de victimes mais jeudi soir, les médecins étaient tout de même abasourdis par l’ampleur de l’attaque.
« On était préparé sur le papier, mais quand ça se passe dans la vraie vie, l’émotion est là, on est complètement débordé », poursuit Hervé Caël.
Jeudi soir, les premiers malades a avoir atteint la clinique, située un peu en retrait de la promenade des Anglais, sont arrivés par leurs propres moyens. Des victimes blessées mais surtout choquées.
« Certains demandaient à ce qu’on leur administre un calmant, un tranquillisant, d’autres voulaient vraiment parler de ce qu’ils avaient vécu, d’autres venaient pour chercher des nouvelles de leur entourage », explique le médecin.
« On n’a pas le droit de se plaindre »
Face à ces proches inquiets, l’équipe médicale a été « désarmée » confie Hervé Caël. Le personnel soignant a d’ailleurs lui aussi été soumis à rude épreuve ce soir-là, mais dans le chaos, le médecin urgentiste se réjouit d’avoir assisté à « des moments de solidarité ».
« On avait prévu dans le plan blanc un système de rappel du personnel, on avait des listes de numéros de téléphone. Mais l’information du drame a très vite circulé et spontanément tout le monde est revenu au service des urgences: les médecins, les infirmières, les aides-soignantes, du personnel administratif, une infirmière qui depuis était partie s’installer dans le libéral », raconte-t-il.
Un esprit d’équipe et de solidarité qui aide selon lui à faire face au drame. « Nous finalement, on n’est pas atteint physiquement, nos proches ne sont pas blessés, on n’a pas le droit de se plaindre par rapport à ces personnes impliquées », rappelle Hervé Caël. Désormais pour le médecin, la priorité va être la prise en charge psychologique des victimes et de leurs familles, ainsi que des équipes médicales intervenues sur place.